J'ai eu la chance d'assister durant 5 jours à la création de ce fabuleux spectable au Théâtre Impérial de Compiègne (co-commanditaire de l’ouvrage avec la compagnie Les Frivolités Parisiennes), l’opéra-comique Les Bains Macabres de Guillaume Connesson.



Une histoire entre ici-bas – les Bains Terminus, sur les bords de la Méditerranée (avec marées !) pour être précis –  et l’au-delà, la baignoire servant de sas. Employée de l’établissement thermal, rondement dirigé par le sieur Nestor Gobineau, Célia Verdier, attentive et sensible « nymphe savonneuse », a "aidé" quelques curistes à abréger leurs douleurs ... Serviette fermement tenue ou flexible de douche bien serré... C’est cette dernière solution qu’elle adopta pour le beau Mathéo, avec lequel elle continue toutefois d’échanger par messagerie informatique. Ô le bel « amant gazeux » ... – et point rancunier de surcroît ! Ces cyber-amours se situent dans un contexte où la disparation suspecte d’autres curistes conduit à une intervention de la Police des Thermes (formée par le redoutable tandem Miranda Joule - Prosper Lampon). Bref – on ne va quand même pas tout vous déflorer – les ingrédients d’une farce macabre et comique sont réunis dans un argument en quatre actes qui offre au compositeur une foultitude de situations, d’atmosphères. Sachez seulement qu’à la fin de cette histoire, aussi abracadabrantesque que savoureuse, la victime tue l’assassin. Mathéo et celle que l’on a surnommée « Mademoiselle Terminus » partent vivre leur passion ... là-haut.

Avec autant de charme que de chien, Sandrine Buendia se glisse dans le rôle de Célia, l’empathique nymphe étrangleuse, et forme un couple parfait avec Romain Dayez dont le beau baryton colle aussi bien au spectre qu’il est au départ qu’à l’amant passionné que l’on découvre après immersion dans la baignoire. Voix lumineuse et bien projetée, le jeune ténor Fabien Hyon apporte vigueur et santé à un Gobineau aussi fier de son établissement qu’attiré par Célia - aucune chance Nestor ! Anna Destraël offre un personnage drôle et zélé en Commandante de la Police des Thermes totalement dépassée par le surnaturel de la situation, au côté du très pittoresque et zozoteur Prosper Lampon de Geoffroy Buffière. Nicolas Certenais (Aristide), Benjamin Mayenobe, Benoît-Joseph Meier et Jérémie Brocard (trois curistes) sont parfaits dans les rôles secondaires. Enfin, on s’en voudrait d’oublier Les Eléments de Joël Suhubiette, aussi bien préparés qu’impliqués dans la production : un vrai chœur de théâtre !


Teint ensolleillé, personnage "vivant"

Transformation spectre

Fanny Jakubowicz, chef maquilleuse














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